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le 10 février 2016 à 15h52 par ij59
Le Figaro 10/02/16 par Marie-Cécile Renault
"Coûteux et inadapté, l'institut français du cheval est sur la
sellette
Propriétaire de nombreux haras et d'un vaste parc immobilier,
l'institut français du cheval et de l'équitation (IFCE) est en
déficit. Il souffre aussi de sureffectifs.
Coup de tonnerre dans l'univers de l'équitation! La Cour des
Comptes préconise de fermer l'Institut français du cheval et de
l'équitation (IFCE), jugé trop coûteux au regard de la faiblesse
des missions de service public qu'il assure.
Chargé de favoriser le rayonnement de l'équitation de tradition
française, d'organiser des formations aux métiers de l'élevage et
des sports équestres, ou encore de mettre à disposition des
cavaliers de haut niveau des chevaux dotés des meilleures qualités
sportives, l'IFCE connaît un déséquilibre financier structurel.
Obligé de le soutenir, l'État a été contraint d'augmenter
substantiellement les subventions: elles sont passées de 41,9
millions d'euros en 2014, à 49,1 millions d'euros en 2015 (soit +
17 % sur un an) puis à 50 millions d'euros en 2016. Et pour cause:
«l'IFCE a perdu l'essentiel de son activité et de sa raison d'être
sans que les ajustements nécessaires aient été effectués, tant pour
ce qui concerne les ressources humaines que les implantations
territoriales», note la Cour des Comptes.
Un patrimoine immobilier «d'une taille et d'un poids financier
démesuré»
Né en 2010, de la fusion des Haras Nationaux et de l'École
nationale d'équitation, l'IFCE employait alors un peu plus de 1 100
personnes. Il était prévu, qu'avec la fusion des établissements et
la fin de l'étalonnage public (reproduction de chevaux), les
effectifs soient fortement réduits, pour tomber à 650 emplois en
2018. Or, cet objectif ne sera pas atteint puisqu'il devrait encore
y avoir 745 emplois en 2017. «Alors que les ministères de tutelles
avaient demandé de mettre en place une gestion prévisionnelle des
emplois, des effectifs et des compétences pour anticiper
l'évolution des ressources humaines(...), rien n'a été fait sur ce
point», note sévèrement la Cour.
Au regard de cette situation, le parc immobilier de l'IFCE,
propriétaire de 2 000 hectares répartis sur 23 sites et de quelques
35 bâtiments représentant une surface de près de 200 000 m2, est
jugé «d'une taille et d'un poids financier démesurés». Il était
pourtant prévu que l'IFCE cède 8 haras et n'en conserve que dix ,
en sus de ses implantations historiques de Saumur et Pompadour.
Mais, seuls deux haras ont effectivement été vendus (Annecy et
Blois), un autre l'ayant été partiellement (Compiègne). Au-delà du
déficit d'entretien chronique et de la dégradation de l'état
général des bâtiments, la Cour dénonce une sous-utilisation très
nette du patrimoine de l'IFCE avec un ratio de 20 m2 par agent et
un taux d'occupation des boxes de chevaux de seulement 67%!
«Le maintien de l'établissement ne se justifie plus», conclut la
Cour des Comptes, qui recommande de supprimer l'IFCE en confiant
les activités de service public qui y subsistent au ministère de
l'agriculture et au ministère des sports, d'organiser la
réaffection des personnels, et d'organiser la cession du patrimoine
immobilier."